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Renault Alliance MT 1.4L Turbo ? Quesako ?

Création: 06/12/2024

MotorTrend - January 1984 - by Don Fuller - PHOTOGRAPHY BY RICH COX AND PAUL MARTINEZ

Voici une traduction maison d'un article paru dans le magazine MotorTrend de Janvier 1984.

Nous nous situons donc entre la récompense reçue par Renault "Car of the year" et le lancement de la Renault Encore.
Les journalistes MotorTrend on initié un projet de Renault Alliance MT Turbo avec Renault Racing et Katech.
Ils ont suivi les choix techniques, les développements et ont pu au final essayer cette version Turbo.

Vous vous en doutez, le but n'est pas la commercialisation de cette petite bombe, même si un 2L apparaitra plus tard en 1987 sur la GTA, mais plutôt de tenter de petites modifications, pas onéreuses, sur un modèle 2 portes, avec un moteur 1.4L, qui permettent à l'Alliance de se rapprocher des versions de courses (Renault Cup) tout en conservant l'agrément et le plaisir de conduite sur route.

Bonne lecture et j'espère ne pas avoir trop dévoyé le contenu de l'article en traduisant.

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Nous ne voulons certainement pas enlever quoi que ce soit de prestige à un vainqueur du titre de "Car of the year", mais l’une des impressions les plus immédiates que l’on se fait de la Renault Alliance est que, le terme "accélération" est un peu exagéré pour décrire la progression de cette voiture de 0 à 60mph.

Au cours des essais, l’Alliance s’est distinguée par sa maniabilité exceptionnelle et un très bon freinage. Aussi vive qu'un tigre dans les virages en descente, MAIS lente... : 14,57s de l’arrêt à 60mph et 20s au quart de mile. Ne serait-il pas amusant, avons-nous pensé, si cette chose avait un peu plus de puissance ?
Imaginez la surprise que serait un moteur puissant sous cette parure si discrète !

Ce qui nous amène à la voiture que vous découvrez ici, la Renault Alliance Turbo.

Cette Alliance est née de cette conversation concernant la transformation de la Voiture de l’année 1983 en quelque chose de plus... piquant. Un nouveau concept, en d’autres termes entre les responsables de Renault Racing et MotorTrend.

La conversation a pris une direction assez prévisible.
Une solution rapide et facile s'est imposée : visser une culasse Gordini, quelques Weber, etc. En gros, construire une voiture de course pour la route.
La turbocompression a remporté les suffrages, et le concept de cette voiture a commencé à prendre forme.
Elle devait se déplacer rapidement, de manière agréable, être suffisamment discrète pour ne pas déranger les citoyens - et en particulier ceux portant des insignes de Police. Il fallait qu'elle soit efficace et utilisable, en ajoutant quelques points forts, sans pour autant nuire aux qualités que possédait déjà notre petite Alliance.

Un point important ici : utilisable, pour une voiture rapide, signifie que vous pouvez vraiment utiliser la vitesse.
Exemple : l'autre jour, nous avons vu une Pantera De-Tomaso, avec de larges élargisseurs d'ailes recouvrant d'énormes pneus sur des roues polies au soleil, un grand spoiler avant, un énorme aileron en porte-à-faux sur le pont arrière, peinte en rouge vif et grondant au rythme d'un Ford V-8 de course. Les adolescents bavaient. Ce fantasme sur roues, cette blague de cirque automobile, a une vitesse de pointe utilisable d'environ 54mph avant que les gyrophares des sept comtés de l'Ouest ne soient allumés et en mode poursuite.

Souvenez-vous de ce facteur "utilisable", et considérez notre Renault Alliance Turbo.

Les modifications de carrosserie devaient donc être mineures, limitées à une peinture gris anthracite, deux petits spoilers et des pneus de meilleure qualité. Assez pour qu'elle fonctionne mieux, qu'elle soit belle et soignée, mais sans augmenter excessivement sa "remarquabilité".

Par contre, côté moteur, là, les modifications devaient être majeures, le turbo propulsant des mètres cubes d'air à travers l'admission, suffisamment pour que le programme de développement use 3 embrayages avant que le compteur n'atteigne les 1 000 milles. Assez pour gagner des secondes et ajouter des mph aux performances au quart de mille. Assez aussi pour la classer dans la catégorie "des véhicules rapides". Sans oublier bien entendu le plaisir de conduite qui lui doit être bien plus grand.

Maintenant, à part l'ajout d'un turbo, l'Alliance de base n'a pas vraiment besoin de beaucoup de modifications pour atteindre ce niveau ambitieux. Après tout, l'Alliance de base est une petite chose délicieusement "dandy". Agréable à regarder. Bonne conduite et bonne maniabilité, bien que crée avec des compromis visant plutôt à une conduite confortable. Et une transmission solide et fonctionnelle. En bref, puisque la voiture de base est si intrinsèquement bonne, passer de la chaîne de montage de Kenosha au projet MT Turbo est une métamorphose étonnamment mineure.

Jugez plutôt.

Nous commencons par les pièces les plus faciles. À l'extérieur, la berline 2 portes a été peinte avec une peinture métallisée gris anthracite spécifique aux modèles Renault Alliance MT, que vous pouvez acheter chez votre sympathique concessionnaire AMC/Renault. Sous le parechoc avant se trouve un spoiler aérodynamique, une pièce unique de Renault Racing. A l'arrière sur le coffre, un autre spoiler qui provient de la version européenne de l'Alliance, la Renault 9 (ici, le modèle GTS). Il se visse directement sur le coffre.

A l'intérieur ont continu la simplication. Les sièges proviennent de la Renault 11 - semblables à ceux de l'Alliance - sauf que les dossiers ont des renforts latéraux pour encaisser les G latéraux. Le volant est un Momo à 3 branches, le modèle Pininfarina. Des éléments de confort, comme un système audio offert par AMC, des vitres électriques et autres, complètent l'ensemble intérieur.

À l'exception du spoiler avant, toutes les pièces sont disponibles... au moins quelque part dans le monde. Ce sont des pièces, en fait, que nous aimerions inciter Renault à mettre à disposition aux USA.

En revanche, les pièces du châssis sont trouvables. Renault a de l'expérience dûe aux courses accumulées avec l’Alliance sur les circuits (lors de la série West Coast Alliance Cup) et donc, les pièces de suspension sont déjà disponibles et ont fait leurs preuves. Les amortisseurs réglables Koni, les barres antiroulis avant et arrière plus rigides et les bagues plus dures font partie du kit des Alliance de course.
Au début, cette voiture avait également des ressorts de course plus courts et plus rigides, mais c’était aller trop loin. Maintenant, les ressorts sont un compromis entre course et route.
Les roues 13 × 6 Momo Gemini font également partie du kit de course, et les pneus Goodyear Eagle GT, 175/70R13, seront probablement les pneus de course pour 1984. Donc, à l’exception d’une conduite légèrement plus souple et d’une assise moins proche de la chaussée, la voiture de notre projet est entièrement à la hauteur des capacités des Alliances.. de course.
Et comme plusieurs membres de cette équipe MotorTrend peuvent en témoigner, les capacités sur piste des Alliances de course sont réellement sérieuses.

Les freins sont de série. Le système de freinage de série, des plaquettes, disques et segments – qui a été utilisé tel quel sur les voitures de course – est largement suffisant.

Il ne reste que le moteur. Même si les Renault Alliance de course du Champion IMSA Spark Plug Challenge s’appuient sur l’alimentation Weber, la turbocompression semblait être la solution la plus judicieuse pour notre projet.
Les ingénieurs de Renault ont depuis des années mis en œuvre l’induction forcée partout, de la F1 aux voitures plus petites. Et la Renault Fuego Turbo, avec son injection de carburant et son refroidisseur intermédiaire, est un modèle d’installation du turbo, avancé, sophistiqué et raffiné.
Officiellement, la turbocompression ne semble pas être dans l'avenir de l’Alliance, mais officieusement, il ne faut pas beaucoup réfléchir pour comprendre que l’idée a dû traverser l’esprit des planificateurs Renault. Des rumeurs courent, qui semblent de plus en plus fondées, sur un tout nouveau moteur pour l'Alliance, un modèle SOHC adapté aux cylindrées allant de 1,6 à 2,1 litres, 1,7 semblant apparaître comme le nombre choisi pour les acheteurs américains.
En tout cas, il est bien prévu une augmentation du nombre de chevaux pour l'Alliance, même si la forme et le nombre exacts sont encore en cours de développement. Mais un turbo n'est certainement pas en décalage avec les autres activités de Renault, et nous gageons que cette voiture suscite plus qu'un intérêt fugace de la part des hauts dirigeants de Renault.

Etonnamment peu d'autres modifications ont été nécessaire pour booster le moteur. Des pistons et bielles revus, et c'est à peu près tout.

Cette Alliance particulière est une version californienne, ce qui signifie, pour les besoins de ce projet, qu'elle est équipée d'une injection de carburant Bosch L-Jetronic avec injecteurs multipoint au lieu de l'injection Bendix monopoint utilisée sur les voitures des 49 autres États. Étant donné que les voitures des 49 États respirent par un trou de la taille d'un pouce uniquement et qu'elles ne délivrent du carburant que par une seule buse, le système Bosch constitue un point de départ bien meilleur pour des augmentations de performances sérieuses.

Le turbo lui-même est un IHI japonais. Il aspire l'air et le force à travers un énorme refroidisseur intermédiaire (plus grand que celui de la Fuego Turbo), puis vers le moteur. L'échangeur intermédiaire qui est situé au-dessus de la boîte de vitesses, est équipé de son propre ventilateur à entraînement électrique et aspire l'air de refroidissement à travers un conduit en fibre de verre situé derrière le spoiler à gauche.

Difficile d'évaluer les performances et chevaux gagnés. Mais la pression de suralimentation est de l'ordre de 9,511,0 psi.
La puissance est comme on dit chez Rolls-Royce – « suffisante » – et probablement située entre 100 et 120cv.

Suffisant, bien sûr. Comme nous l’avons dit, le développement du projet a usé 3 embrayages juste pour s’assurer que tout fonctionne. Egalement, quelques essieux et joints universels ont donné leur vie sur l'hôtel de l’augmentation de la puissance. L’embrayage actuel est plus résistant et les essieux utilisés en compétition sont l’avenir de cette voiture. C’est pourquoi les bons kits de rechange sont chers, c'est pourquoi les turbos d'usine sont chers et c'est également pourquoi les amateurs de vitesse prennent souvent beaucoup d’aspirine.

Ce que nous avons développé ici, dans tous les sens du terme, est vraiment de bonne facture. Conçu et construit par Katech, un atelier basé à Mt. Clemens, Michigan, spécialisé dans les moteurs de course, cette Renault Alliance turbo a l’air autant d’usine que vous pourriez l’espérer. Tout s'adapte correctement, les conduits sont bien faits, les raccords sont de première qualité, la disposition générale des composants est logique et il n'y a pas un morceau de fil de cintre ou de ruban adhésif en vue. On peut dire que c'est fait à la main, mais de la qualité faite à la main.

Cependant, si une Alliance comme celle-ci était fabriquée en usine, vous pourriez être plus nombreux à partager notre plaisir. Comme on peut s'y attendre, la maniabilité est de premier ordre ; elle ressemble exactement aux voitures de l'Alliance Cup (avec un tout petit peu plus de roulis, bien sûr), et cela la rend tout simplement merveilleuse. Cette petite bombe française atteindra 60Mph en 9,16s et terminera un quart de mile en 16,93s à 80,4 mph.

Il s’agit pourtant d’un package complet, pas d’un hot rod. Sa maniabilité est suffisamment bonne pour la piste mais l’est également pour la route, à hauteur de 0,84g d’accélération latérale sur notre piste de dérapage. C’est tout à fait tout à fait comparable à ce que fait la Chevrolet Camaro Z28. Et on se sent comme dans une petite voiture de course, mais sans trépidations dues aux bosses. Les chiffres de freinage sont de 151 pieds sur 60 et de 37 pieds sur 30. C’est le package haute performance complet. Et elle est rapide, très rapide.
En fait, une idée intéressante serait de l’utiliser comme voiture de course lors des compétitions des Alliance.
Pensez-y : ce serait la première fois qu'une voiture de route pourrait distancer les coureurs officiels !

Nous semblons être sur la bonne voie : quelque chose dans la catégorie générale de : « Eh bien, ne serait-ce pas génial si Renault en construisait une pour tous les autres ? »
Le problème est que chez Renault, l’Encore, légèrement plus lourde, est considérée comme le plus « sportif » des deux modèles Alliance/Encore. C'est une idée assez étonnante vu que ce grand hayon vitré en hauteur et à l’arrière ne peut pas améliorer la répartition du poids ou le centre de gravité. De plus, nous, nous aimons les petites berlines bien rangées, et l’Alliance a une nature plus déterminée dans ses manières. Mais si jamais Renault s’intéresse à notre modèle, il est probable qu’il ne le complète d'un grand hayon vitré.

Mais ce n’est pas si mal. Cette Alliance est une voiture vraiment astucieuse, et si elle se présente sous la forme de l'Encore, cela nous convient. L’Encore obtient des résultats très satisfaisants, tant en termes de rapidité que d’invisibilité, un élément essentiel et souvent négligé, qui permet d’utiliser cette rapidité.

Le seul point négatif dans tout cela est que dans ce montage de l’équipement turbo, quelque chose sous la voiture vibre avec une telle fréquence de résonance que le bourdonnement devient gênant et les vibrations annulent complètement l’utilisation de l’élément le plus important de l’équipement de vitesse sur toute voiture rapide : le rétroviseur.

Mais d’une manière ou d’une autre, nous savons que si l’usine faisait quelque chose comme ça, ce petit bourdonnement désagréable disparaîtrait et une vision claire derrière donnerait la tranquillité d’esprit nécessaire pour naviguer en toute liberté.

Qu’en dis-tu, Kenosha ?
 
 
 
 
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