Voici une traduction maison d'un article paru dans le magazine MotorTrend de Janvier 1984.
Nous nous situons donc entre la récompense reçue par Renault "Car of the year" et le lancement de la Renault Encore.
Les journalistes MotorTrend on initié un projet de Renault Alliance MT Turbo avec Renault Racing et Katech.
Ils ont suivi les choix techniques, les développements et ont pu au final essayer cette version Turbo.
Vous vous en doutez, le but n'est pas la commercialisation de cette petite bombe, même si un 2L apparaitra plus tard en 1987 sur la GTA, mais plutôt de tenter de petites modifications, pas onéreuses, sur un modèle 2 portes, avec un moteur 1.4L, qui permettent à l'Alliance de se rapprocher des versions de courses (Renault Cup) tout en conservant l'agrément et le plaisir de conduite sur route.
Bonne lecture et j'espère ne pas avoir trop dévoyé le contenu de l'article en traduisant.
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Nous ne voulons certainement pas enlever quoi que ce soit de prestige à un vainqueur du titre de "Car of the year", mais l’une des impressions les plus immédiates que l’on se fait de la Renault Alliance est que, le terme "accélération" est un peu exagéré pour décrire la progression de cette voiture de 0 à 60mph.
Au cours des essais, l’Alliance s’est distinguée par sa maniabilité exceptionnelle et un très bon freinage. Aussi vive qu'un tigre dans les virages en descente, MAIS lente... : 14,57s de l’arrêt à 60mph et 20s au quart de mile.
Ne serait-il pas amusant, avons-nous pensé, si cette chose avait un peu plus de puissance ?
Imaginez la surprise que serait un moteur puissant sous cette parure si discrète !
Ce qui nous amène à la voiture que vous découvrez ici, la
Renault Alliance Turbo.
Cette Alliance est née de cette conversation concernant la transformation de la Voiture de l’année 1983 en quelque chose de plus... piquant. Un nouveau concept, en d’autres termes entre les responsables de Renault Racing et MotorTrend.
La conversation a pris une direction assez prévisible.
Une solution rapide et facile s'est imposée : visser une culasse Gordini, quelques Weber, etc. En gros, construire une voiture de course pour la route.
La turbocompression a remporté les suffrages, et le concept de cette voiture a commencé à prendre forme.
Elle devait se déplacer rapidement, de manière agréable, être suffisamment discrète pour ne pas déranger les citoyens - et en particulier ceux portant des insignes de Police. Il fallait qu'elle soit efficace et utilisable, en ajoutant quelques points forts, sans pour autant nuire aux qualités que possédait déjà notre petite Alliance.
Un point important ici : utilisable, pour une voiture rapide, signifie que vous pouvez vraiment utiliser la vitesse.
Exemple : l'autre jour, nous avons vu une Pantera De-Tomaso, avec de larges élargisseurs d'ailes recouvrant d'énormes pneus sur des roues polies au soleil, un grand spoiler avant, un énorme aileron en porte-à-faux sur le pont arrière, peinte en rouge vif et grondant au rythme d'un Ford V-8 de course. Les adolescents bavaient. Ce fantasme sur roues, cette blague de cirque automobile, a une vitesse de pointe utilisable d'environ 54mph avant que les gyrophares des sept comtés de l'Ouest ne soient allumés et en mode poursuite.
Souvenez-vous de ce facteur "utilisable", et considérez notre Renault Alliance Turbo.
Les modifications de carrosserie devaient donc être mineures, limitées à une peinture gris anthracite, deux petits spoilers et des pneus de meilleure qualité. Assez pour qu'elle fonctionne mieux, qu'elle soit belle et soignée, mais sans augmenter excessivement sa "remarquabilité".
Par contre, côté moteur, là, les modifications devaient être majeures, le turbo propulsant des mètres cubes d'air à travers l'admission, suffisamment pour que le programme de développement use 3 embrayages avant que le compteur n'atteigne les 1 000 milles. Assez pour gagner des secondes et ajouter des mph aux performances au quart de mille. Assez aussi pour la classer dans la catégorie "des véhicules rapides". Sans oublier bien entendu le plaisir de conduite qui lui doit être bien plus grand.
Maintenant, à part l'ajout d'un turbo, l'Alliance de base n'a pas vraiment besoin de beaucoup de modifications pour atteindre ce niveau ambitieux. Après tout, l'Alliance de base est une petite chose délicieusement "dandy". Agréable à regarder. Bonne conduite et bonne maniabilité, bien que crée avec des compromis visant plutôt à une conduite confortable. Et une transmission solide et fonctionnelle. En bref, puisque la voiture de base est si intrinsèquement bonne, passer de la chaîne de montage de Kenosha au projet MT Turbo est une métamorphose étonnamment mineure.
Jugez plutôt.
Nous commencons par les pièces les plus faciles. À l'extérieur, la berline 2 portes a été peinte avec une peinture métallisée gris anthracite spécifique aux modèles
Renault Alliance MT, que vous pouvez acheter chez votre sympathique concessionnaire AMC/Renault. Sous le parechoc avant se trouve un spoiler aérodynamique, une pièce unique de Renault Racing. A l'arrière sur le coffre, un autre spoiler qui provient de la version européenne de l'Alliance, la Renault 9 (ici, le modèle GTS). Il se visse directement sur le coffre.
A l'intérieur ont continu la simplication. Les sièges proviennent de la Renault 11 - semblables à ceux de l'Alliance - sauf que les dossiers ont des renforts latéraux pour encaisser les G latéraux. Le volant est un Momo à 3 branches, le modèle Pininfarina. Des éléments de confort, comme un système audio offert par AMC, des vitres électriques et autres, complètent l'ensemble intérieur.
À l'exception du spoiler avant, toutes les pièces sont disponibles... au moins quelque part dans le monde. Ce sont des pièces, en fait, que nous aimerions inciter Renault à mettre à disposition aux USA.
En revanche, les pièces du châssis sont trouvables. Renault a de l'expérience dûe aux courses accumulées avec l’Alliance sur les circuits (lors de la série
West Coast Alliance Cup) et donc, les pièces de suspension sont déjà disponibles et ont fait leurs preuves. Les amortisseurs réglables Koni, les barres antiroulis avant et arrière plus rigides et les bagues plus dures font partie du kit des Alliance de course.
Au début, cette voiture avait également des ressorts de course plus courts et plus rigides, mais c’était aller trop loin. Maintenant, les ressorts sont un compromis entre course et route.
Les roues 13 × 6 Momo Gemini font également partie du kit de course, et les pneus Goodyear Eagle GT, 175/70R13, seront probablement les pneus de course pour 1984. Donc, à l’exception d’une conduite légèrement plus souple et d’une assise moins proche de la chaussée, la voiture de notre projet est entièrement à la hauteur des capacités des Alliances.. de course.
Et comme plusieurs membres de cette équipe MotorTrend peuvent en témoigner, les capacités sur piste des Alliances de course sont réellement sérieuses.
Les freins sont de série. Le système de freinage de série, des plaquettes, disques et segments – qui a été utilisé tel quel sur les voitures de course – est largement suffisant.
Il ne reste que le moteur. Même si les Renault Alliance de course du
Champion IMSA Spark Plug Challenge s’appuient sur l’alimentation Weber, la turbocompression semblait être la solution la plus judicieuse pour notre projet.
Les ingénieurs de Renault ont depuis des années mis en œuvre l’induction forcée partout, de la F1 aux voitures plus petites. Et la Renault Fuego Turbo, avec son injection de carburant et son refroidisseur intermédiaire, est un modèle d’installation du turbo, avancé, sophistiqué et raffiné.
Officiellement, la turbocompression ne semble pas être dans l'avenir de l’Alliance, mais officieusement, il ne faut pas beaucoup réfléchir pour comprendre que l’idée a dû traverser l’esprit des planificateurs Renault. Des rumeurs courent, qui semblent de plus en plus fondées, sur un tout nouveau moteur pour l'Alliance, un modèle SOHC adapté aux cylindrées allant de 1,6 à 2,1 litres, 1,7 semblant apparaître comme le nombre choisi pour les acheteurs américains.
En tout cas, il est bien prévu une augmentation du nombre de chevaux pour l'Alliance, même si la forme et le nombre exacts sont encore en cours de développement. Mais un turbo n'est certainement pas en décalage avec les autres activités de Renault, et nous gageons que cette voiture suscite plus qu'un intérêt fugace de la part des hauts dirigeants de Renault.